(Post info) Les crimes homophobes en Tchétchénie ont-ils été condamnés ?

Sources

Tous les liens de ce site :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pers%C3%A9cution_des_homosexuels_en_Tch%C3%A9tch%C3%A9nie#cite_note-16

Sources : https://www.amnesty.fr/discriminations/actualites/les-gays-de-tchetchenie-doivent-etre-proteges-de-toute-urgence

https://www.courrierinternational.com/notule-source/novaia-gazeta

https://www.courrierinternational.com/une/russie-purge-antigay-en-tchetchenie

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/dans-72-pays-l-homosexualite-est-un-crime_2020594.html

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/04/russia-one-year-after-gay-purge-in-chechnya-still-no-justice-for-victims/

https://d3n8a8pro7vhmx.cloudfront.net/assomousse/pages/66/attachments/original/1494913112/Plainte_pour_g%C3%A9nocide_contre_kadyrov_devant_la_Cour_p%C3%A9nale_internationale.pdf?1494913112

http://www.liberation.fr/planete/2017/05/18/homophobie-en-tchetchenie-la-plainte-oblige-la-cour-penale-internationale-a-des-verifications_1570198

https://fr.sputniknews.com/international/201705111031344189-Onu-homosexuel-tchetchene-commissaire-lettre/

https://www.hrw.org/legacy/french/docs/2005/03/21/russia10343_txt.htm

https://www.hrw.org/fr/news/2016/08/30/russie-repression-pre-electorale-en-tchetchenie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ramzan_Kadyrov

https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/russie-tchetchenie-poutine-reconduit-kadyrov-au-nom-de-la-securite_1777292.html

https://www.monde-diplomatique.fr/index/pays/tchetchenie

https://www.lci.fr/international/tchetchenie-macron-assure-a-poutine-qu-il-sera-vigilant-alors-que-la-france-accueille-un-premier-refugie-homosexuel-2053608.html

https://www.lesinrocks.com/2018/06/15/actualite/coupe-du-monde-la-communaute-de-supporters-lgbt-soutenue-par-la-federation-anglaise-de-football-111094372/

https://euobserver.com/opinion/141268

https://www.theguardian.com/world/2018/apr/06/we-must-get-justice-for-gay-and-bisexual-men-murdered-in-chechnya

nbc.news


Article

En avril 2017, le quotidien russe indépendant Novaya Gazeta, avait révélé l’horrible persécution de la communauté LGBT+ en Tchétchénie, où les autorités arrêtaient, enlevaient des hommes gays (ou supposés gay) pour les amener dans des camps, où ils étaient atrocement battus, soumis à des tortures extrêmes et violemment tués.

L’un des rescapé témoigne : « [les supposés gardiens des camps] ont commencé à me frapper avec leurs poings et leurs pieds. Ils voulaient que je leur donne les noms de mes amis gays. Puis ils ont attaché des fils électriques à mes mains et mis des pinces métalliques sur mes oreilles pour m’électrocuter. Ils ont un équipement spécial qui est très puissant. Quand ils vous envoient une décharge, vous sautez bien plus haut que le sol »

Si ces camps n’existaient pas avant 2017, l’homophobie a malheureusement toujours été extrêmement présente dans ce pays. On parle, par exemple de « crimes d’honneur ». En effet, pour « laver » l’honneur de la famille, « sali » par l’homosexualité d’un de leur membre, celui-ci est tué. Ces crimes ne sont pas rares. Le quotidien Novaya Gazeta a également été menacé pour ses révélations par le régime, qui lui a aussi demandé de s’excuser auprès de la population tchétchène pour ces mensonges. Certains journalistes affirment également que les accusations du journal envers la Tchétchénie seraient fausses. Il y a donc un soutien de la part d’une partie de la population…

Novaya Gazeta révèle également les autorités tchétchène auraient décider de créer ces prisons après les démarches de militants LGBT+, souhaitant organiser des marches des fiertés. Ils ont alors choisi « d’entreprendre nettoyage préventif ». Pourtant, les hommes gays n’existent pas en Tchétchénie, affirme Razman Kadyrov, président du pays.

Il fut nommé président le 15 février 2007, par Vladimir Poutine, après que celui-ci est révoqué Alou Alkhanov, élu au suffrage universel. Poutine dit avoir choisi Kadyrov pour assurer la sécurité. En effet deux guerres sanglantes ont eu lieu entre Moscou et la Tchétchénie ( Les armées de la Fédération de Russie et les indépendantistes tchétchènes. La Tchétchénie fait toujours partie de la Fédération de Russie. ), et selon le président russe, celui qu’il a désigné assurera la stabilité.

Stabilité ? Les nombreux témoignages de la population parlent plutôt d’un régime autoritaire. Plusieurs groupes de population sont persécutés, les citoyens humiliés, des disparitions politiques ont lieu, ainsi qu’une violente répression envers les opposants, militants (tortures, meurtres, menaces…).

JMG (= Groupe Mobile Conjoint des Défenseurs des Droits Humains en Tchétchénie ) est l’une des rares organisations qui apporte son aide aux victimes, (pour leur permettre de porter plainte, récolter des preuves…) et qui soit présente en Tchétchénie, tant il est dangereux d’aider les abusés. Finalement, en 2016 les équipes travaillant au JMG ont du quitter le pays pour leur propre sécurité…

La communauté internationale est au courant de la situation dans ce pays, mais pas sur les camps, avant les révélations de Novaya Gazeta. Face à cette nouvelle, celle-ci se mobilise pour faire pression sur la Tchétchénie, et la Russie afin de demander la fin de ces persécutions, et de condamner les criminels.

Suite à cela, différentes enquêtes ont été ouvertes.

Une par la Russie, en Tchétchénie, mais celle-ci est menée par Tatyana Moskalkovan ( déléguée des droits de l’Homme, qui est également avocate et enseignante), qui a ouvertement déclaré des propos homophobes… De plus le porte-parole demande des plaintes officiels de la part des victimes, alors que celles-ci ne sont absolument pas protégées. Il nie avoir des informations sur la situation malgré les rapports des différentes associations.

Une autre, après la déposition d’une plainte pour génocide devant la Cour Pénale Internationale par trois association françaises (Mousse, Stop Homophobie et Comité Idaho France).

Une investigation a également été réalisé par le Comité européen pour la prévention de la torture. Cependant les médias russes n’ont pas relayé la vérité des constatations faites. Ce comité est censé envoyer un rapport au gouvernement russe. Mais celui-ci risque de ne pas réagir : il aurait pu réagir depuis bien longtemps alors pourquoi réagirait-t-il maintenant ?

Piet de Bruyn, sénateur de l’union européenne a rédigé un rapport (vous pouvez le consulter, nous vous mettrons le lien) sur les persécutions visant les personnes LGBT+, et a lancé un appel à la Russie lui demandant d’enquêter.

Malheureusement, personne n’a eu, à ce jour, à répondre de ces actes.

Concernant les rescapés, les associations et les dons récoltés ont permis à un certain nombre d’entre eux d’être reloger en sécurité. Mais, nous ne savons pas le nombre de personnes encore détenu dans ces camps. De plus, la communauté LGBT continue d’être persécuté en Tchétchénie. Et, les appels à l’aide adressés aux associations présente sur le terrain ne sont pas rare… Etre accueilli dans un autre pays ne garantit pas totalement la sécurité, des personnes tentent de trouver ceux qui ont fui.

Il est inhumain et inacceptable que la situation reste ainsi !


Comment pouvons-nous aider ?

Continuons d’exercer une pression internationale sur la Russie et la Tchétchénie, pour que les camps soit fermés définitivement, que les coupables soit jugés, et que la communauté LGBT+ soit protégée. Continuons d’en parler et n’oublions pas.

Renseignons-nous pour être au courant de la situation actuelle, cherchons des associations qui aident les réfugiés et luttent contre les violences et discriminations faites aux personnes LGBT+. Il y a par exemple :

  • Amnesty : vous trouverez sur leur site un dossier composé de plusieurs articles sur le sujet.
  • Humans Rights Campaign ( en anglais) : Comme pour Amnesty, une section est consacrée à ces horribles persécutions (#eyesonChechnya). De plus, ils ont un dossier expliquant ce que nous pouvons faire (je le traduirais du mieux que je peux, mais je ne suis pas bilingue. Je ferais également un résumé, tout ça dans la story Instagram.)
  • Outright International (en anglais) : De nombreux articles. Ils nous proposent également des documents sur comment agir, aider, les tactiques mises en place pour faire avancer les droits de la communauté LGBT+ ( nous en parlerons plus en détail dans le dossier mais vous pouvez aller vous renseignez, il en va de même pour toutes les associations cité ici. ).
  • Stop Homophobie : également plusieurs articles. Le 7 avril ils avaient appelés à une journée de mobilisation. Surveillons pour voir si il n’y a pas une nouvelle date de mobilisation prévue (nous vous tiendrons au courant, notamment en story Instagram).
  • Mousse a créé un site nommé justice-lgbt (https://www.justice-lgbt.com) qui contient tous les documents juridiques libres de droits pour pouvoir agir contre les dsicriminations.

Il existe de nombreuses pétitions en ligne. Les liens seront dans notre link.tree

Il est également possible de faire des dons pour aider les associations à reloger en sécurité les victimes de ces camps. Nous mettrons les liens dans notre link.tree. Vous pouvez également chercher sur Internet.

Si vous savez parler russe, vous pouvez devenir bénévole pour l’association russian lgbt network et répondre à la ligne téléphonique qu’ils ont mis en place.

Nous ne laisserons pas faire cela.

Article d’Akina Nuages.

Actualités Juillet 2018 :

Le mois de juillet s’achève, et voilà les quelques actualités qui ont eu lieu. ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀

POLITIQUE :

Premièrement, Simone Veil et son mari, Antoine, sont entrés au Panthéon au début de ce mois. Elle est la cinquième femme à y entrer. Durant son vivant, elle était chargée de faire adopter la loi qui dépénalisait l’avortement.⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀

SPORT :

Ensuite, du 7 au 29 juillet avait lieu le tour de France. C’est le britannique Thomas Geraint qui remporte cette année, avec un total de 83h17.

MONDE :

En Thaïlande, du 8 au 10 juillet, a lieu une opération de sauvetage où douze adolescents et leur entraîneur sont finalement sauvés d’une grotte, après 17 jours. C’est un soulagement pour tous ceux qui suivaient cette histoire. ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀

POLITIQUE :

Pour continuer sur une note positive, le 9 juillet, la fin d’une guerre entre deux états Africains, l’Érythrée et l’Éthiopie, est déclarée ! ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀

SPORT :

Autre point sportif, le 15 juillet, la France remporte la Coupe du Monde de Football en Russie, face à la Croatie. (La Coupe du Monde féminine se passe l’année prochaine, et en France ! Je vous encourage grandement à la regarder.)⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀

POLITIQUE :

Pour finir, plusieurs élections (législatives ou présidentielles) ont eu lieu ce mois ci, notamment au Pakistan, au Cambodge, au Togo, au Zimbabwe et au Mali.

Témoignage : Comment j’ai annoncé à mes parents mon homosexualité

Bonjour à tous, ici je vais vous parler d’une expérience que j’ai vécu. Certains se reconnaîtront peut-être, ou cela pourrait aider ceux qui préfèrent cacher leur homosexualité.

Quand j’avais 12 ans, j’ai commencé à aimer une fille. Ça m’a fait me poser des questions : est-ce que je me vois mariée à une femme ou un homme plus tard ? Qu’est-ce qui m’attire chez l’un et l’autre ? Avec qui je préfère avoir des rapports intimes ?

Pour moi c’était évident, aussi clair que de l’eau de roche : je préférais les filles. C’était simple !

Mais après, je me suis rendu compte que je n’avais pas envie de le cacher à ma famille. Surtout à mes parents, ma jumelle, et deux cousines qui sont comme des sœurs. La plus jeune de mes cousines, je lui ai dit direct. Je la connaissais très bien, et je savais qu’elle ne me jugerait pas. Sa sœur a suivi peu après. Et ma jumelle, ahah, vous savez les jumeaux, on ne se cache pas grand chose ! Mais mes parents, là…

Je l’ai fait deviné à ma mère. Vu ma joie, elle a compris que j’étais amoureuse. Et je lui ai dit qu’elle ne trouverait jamais. Perdu : elle a par conséquent trouvé que c’était une fille. Et facile de comprendre que c’était de ma meilleure amie dont il était question. Ça m’a enlevé un poids ! Tout ce qu’elle voulait, c’était mon bonheur.

Mon père, lui, j’ai attendu 1 an. J’avais plus peur de sa réaction. Je lui ai menti, disant que j’étais hétéro. Et un jour, ma jumelle, d’une discrétion incarnée, lui a demandé comment il réagirait si quelqu’un de la famille était homosexuel. D’autres questions, et mon père a tilté. Là j’ai avoué, gênée, et son sourire s’est figé. J’ai eu peur. Mais il l’a très bien accepté. Il n’a seulement pas très bien digéré que son ex-femme le sache autant de temps avant lui.

Depuis, je ne le cache plus. Au lycée les gens ne jugent pas. Je suis libre d’être moi-même. Je veux vivre MA vie. Elle ne gâche pas celle des autres.

Mais, je continue de mentir à deux trois personnes en particulier. La mère de ma meilleure amie ne m’apprécie pas, et son père a un peu de mal avec les homosexuels. J’ai aussi des grands-parents maternels qui sont homophobes, alors je ne dis rien. Je défends simplement la cause.

Mais n’ayez pas honte de dire qui vous êtes. Ce n’est pas une maladie. Vous voulez le dire à vos proches mais vous ne savez pas leurs réactions ? Menez votre enquête. Utilisez un ami, ou une personne de votre classe. Dites qu’il est gay ou qu’elle est lesbienne, et demandez à votre famille comment il le prendrait si quelqu’un parmi vous étiez homosexuel. Suite à leurs réponses, vous avisez. C’est ce que j’ai fait. Et pouvoir en parler à ses parents et ses amis, ça fait un bien fou. On est honnête.

Néanmoins si vous le cachez, faîtes attention. Car ça vous broie de l’intérieur. Mentir, mentir, toujours mentir. C’est dur. Si vous avez un copain ou une copine, vous ne pourrez pas être vous-même. Pensez-y.

N’ayez pas honte d’aimer quelqu’un du même sexe que vous. C’est votre vie, soyez heureux.

Article de Coralie Bellevigne.

La Pause Culturelle : Représentation de l’homosexualité dans la culture populaire

Article d’Alice Lewis et de Coralie Bellevigne

Même si dans les grosses productions et les best-sellers, les personnages principaux sont pour la plupart encore hétérosexuels, l’homosexualité est de plus en plus représenté dans la pop culture. Par exemple, il y eu la sortie du film «Love, Simon», le mercredi 27 juin 2018 mettant en scène un protagoniste gay. Nous allons donc revenir sur les séries, les romans et les musiques qui représentent l’homosexualité.

Pour ce qui est des séries, nous pouvons notamment parler de «Sense8» des sœurs Wachowski. En effet, quoi de mieux qui met en scène deux couples homosexuels, l’un gay, l’autre lesbien (avec une personne transexuelle) et qui prône la diversité culturelle ? Pour résumer le pitch de cette série Netflix qui a livré son épisode final le 8 juin 2018, nous suivons l’histoire de 8 personnes, habitants aux quatres coins du monde et pouvant communiquer entre eux même s’ils ne sont pas au même endroit. Avant d’être une série de science-fiction ou d’action, Sense8 dépeint l’humanité avec ses failles et ses différences, mais surtout en transmettant un message d’amour et de tolérance. Je vous la conseille, non seulement pour la bonne représentation de l’homosexualité mais aussi pour le fait qu’elle montre les différents visages du monde actuel.

Avant de parler de roman, j’aimerais faire un détour par la musique avec ces analyses de chansons :

•Une femme avec une femme (à l’origine mujer contra mujer) de Mécano (1988)
La chanson raconte l’histoire d’amour qui lie deux femmes. À l’époque, l’homosexualité était encore moins bien vu qu’aujourd’hui, c’est pourquoi elles le vivent en «secret» et que l’une des femmes pense que «c’est mal agir». Cette histoire est racontée d’un point de vue extérieur, sûrement une amie qui connaît l’existence de cette relation mais qui «ne veut pas jeter la première pierre», qui ne veut pas leur causer du tort. Le message transmis par les paroles est donc la tolérance : si certains sont contre cette relation, ils n’ont qu’à aller voir ailleurs parce que «ce qu’ils en pensent ou disent ne pourrait rien y faire». En quelque sorte ce qui ne les tue pas rend leur relation plus forte car elles s’unissent contre l’adversité et si jamais on les insulte, on leur jette des pierres «elles contruiraient leur forteresse» avec.

Normal d’Eddy de Pretto (2018)

Cette chanson est adressée aux homophobes et soutient la cause homosexuelle, en expliquant qu’être gay c’est «complètement normal». Il argumente en disant que ce n’est pas une maladie : «Et rassure toi je ne contamine pas». De plus, il fait des allusions à la religion («tu te crois saint») et de l’argument qu’utilise parfois les religieux : «Insulte moi et descend moi de contre-nature». Ainsi qu’à l’acte sexuel, tabou, surtout quand il s’agit de deux hommes qui font l’amour : «sais-tu seulement que je me maquille pour te rentrer dedans ?» ou encore «Faire joujou dans ton p’tit pantalon/Peut m’provoquer de fines réactions/Allez tourne toi dégage, que j’tape le fond». Il assume donc son attirance pour les hommes, mais il montre aussi la dure réalité qu’est d’assumer son orientation sexuelle : le déversement de haine envers la communauté LGBT, dont l’insulte «pédéraste» n’est qu’un exemple, peut amener au refoulement de sa nature («Et d’autres, ravis, bien le refoulent»), à garder le secret («Certains se cachent à travers la foule») ou même au suicide («Certains se font des noeuds de secours»).

Pointer du doigt de Bruno Roy (2018)
Cette chanson parle d’un gay qui veut vivre son histoire d’amour au grand jour avant que ça ne pose problème dans son couple : «J’ai pensé à nous deux avant qu’il soit trop tard». Il préfère ignorer les insultes : « Quand on me donne des noms ça ne veut plus rien dire, ce ne sont que des noms que je laisse sortir». L’homosexualité était considérée comme une maladie par l’OMS jusqu’en 1992, et Bruno Roy le dénonce en disant «Ch’uis pas malade» et qu’au contraire, tout le monde, hétéro comme homo est pareil : «Chuis en amour comme ceux qui s’permettent de pointer du doigt les différents, les gens à part qu’on est devenu». L’homme gay se demande pourquoi les gens se considèrent différents et font comme si de rien n’était : «Les normaux ferment les yeux et continuent de vivre, comme si rien ne se passait et on continue d’en rire».
Par la suite, on apprend que la mère découvre l’homosexualité de son fils et l’accepte tel quel car elle l’aime et que son orientation ne change en rien la personne qu’il est au fond : «Elle m’a dit « pour un fils j’pouvais pas demander mieux », elle m’a pris dans ses bras et elle m’a dit « je t’aime », malgré ma différence je suis toujours le même». Bruno Roy parle aussi du sexe car, bien souvent, lorsqu’on parle d’homosexualité, les gens ne voient que la sexualité et pas l’amour qu’il y a derrière. Les couples gays posent d’autant plus problème aux yeux de certains à cause de la pénétration anale, mais c’est une chose qui regarde eux et pas la société qui en profite pour les critiquer : «Si mama à su voir c’qu’est la vérité alors pourquoi la société ne peut-elle pas m’accepter ? Ce qui se passe derrière la porte de ma chambre à coucher, y’a juste moi qu’ça regarde». Puis il parle d’un monde, un rêve de l’homme gay, où les homosexuels pourront enfin s’afficher sans peur des insultes ou de se faire passer à tabac.

Pour les livres, nous allons surtout nous intéresser à un roman young adult. On pourrait en citer plusieurs qui traitent avec justesse de l’homosexualité et de la recherche d’identité, comme«Will &Will» de John Green et David Levithan, ou encore «Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers» par Benjamin Alire Sáenz mais nous allons nous focaliser sur un livre qui traite de façon plus générale de l’humain, un peu à l’image de Sense8. Cette fois-ci pas besoin de 8 personnages pour représenter la diversité, un seul suffit. Et ce personnage se nomme A. Sa particularité ? Chaque jour, il se réveille dans un nouveau corps. Il n’est donc ni fille ni garçon, ni hétérosexuel ni gay, ni noir ni blanc. Il est humain tout simplement. Voilà l’histoire que nous conte David Levithan dans son roman «A comme aujourd’hui». Il a également une adaptation cinématographique qui se nomme «Every Day» en référence au titre originel du roman. L’histoire de A amène à de belles réflexions sur la différence, sur l’amour et sur la tolérance. C’est un roman qui donne à réfléchir et qui nous touche par la justesse de ses propos.

D’ailleurs je vous laisse sur une citation, tiré de ce roman, qui montre que l’amour ne se résume pas à un physique.

«Je ne suis jamais tombé amoureux de quelqu’un parce qu’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon. Je suis tombé amoureux d’individus en raison de ce qu’ils manifestaient d’unique.»