La Pause Culturelle : Représentation de l’homosexualité dans la culture populaire

Article d’Alice Lewis et de Coralie Bellevigne

Même si dans les grosses productions et les best-sellers, les personnages principaux sont pour la plupart encore hétérosexuels, l’homosexualité est de plus en plus représenté dans la pop culture. Par exemple, il y eu la sortie du film «Love, Simon», le mercredi 27 juin 2018 mettant en scène un protagoniste gay. Nous allons donc revenir sur les séries, les romans et les musiques qui représentent l’homosexualité.

Pour ce qui est des séries, nous pouvons notamment parler de «Sense8» des sœurs Wachowski. En effet, quoi de mieux qui met en scène deux couples homosexuels, l’un gay, l’autre lesbien (avec une personne transexuelle) et qui prône la diversité culturelle ? Pour résumer le pitch de cette série Netflix qui a livré son épisode final le 8 juin 2018, nous suivons l’histoire de 8 personnes, habitants aux quatres coins du monde et pouvant communiquer entre eux même s’ils ne sont pas au même endroit. Avant d’être une série de science-fiction ou d’action, Sense8 dépeint l’humanité avec ses failles et ses différences, mais surtout en transmettant un message d’amour et de tolérance. Je vous la conseille, non seulement pour la bonne représentation de l’homosexualité mais aussi pour le fait qu’elle montre les différents visages du monde actuel.

Avant de parler de roman, j’aimerais faire un détour par la musique avec ces analyses de chansons :

•Une femme avec une femme (à l’origine mujer contra mujer) de Mécano (1988)
La chanson raconte l’histoire d’amour qui lie deux femmes. À l’époque, l’homosexualité était encore moins bien vu qu’aujourd’hui, c’est pourquoi elles le vivent en «secret» et que l’une des femmes pense que «c’est mal agir». Cette histoire est racontée d’un point de vue extérieur, sûrement une amie qui connaît l’existence de cette relation mais qui «ne veut pas jeter la première pierre», qui ne veut pas leur causer du tort. Le message transmis par les paroles est donc la tolérance : si certains sont contre cette relation, ils n’ont qu’à aller voir ailleurs parce que «ce qu’ils en pensent ou disent ne pourrait rien y faire». En quelque sorte ce qui ne les tue pas rend leur relation plus forte car elles s’unissent contre l’adversité et si jamais on les insulte, on leur jette des pierres «elles contruiraient leur forteresse» avec.

Normal d’Eddy de Pretto (2018)

Cette chanson est adressée aux homophobes et soutient la cause homosexuelle, en expliquant qu’être gay c’est «complètement normal». Il argumente en disant que ce n’est pas une maladie : «Et rassure toi je ne contamine pas». De plus, il fait des allusions à la religion («tu te crois saint») et de l’argument qu’utilise parfois les religieux : «Insulte moi et descend moi de contre-nature». Ainsi qu’à l’acte sexuel, tabou, surtout quand il s’agit de deux hommes qui font l’amour : «sais-tu seulement que je me maquille pour te rentrer dedans ?» ou encore «Faire joujou dans ton p’tit pantalon/Peut m’provoquer de fines réactions/Allez tourne toi dégage, que j’tape le fond». Il assume donc son attirance pour les hommes, mais il montre aussi la dure réalité qu’est d’assumer son orientation sexuelle : le déversement de haine envers la communauté LGBT, dont l’insulte «pédéraste» n’est qu’un exemple, peut amener au refoulement de sa nature («Et d’autres, ravis, bien le refoulent»), à garder le secret («Certains se cachent à travers la foule») ou même au suicide («Certains se font des noeuds de secours»).

Pointer du doigt de Bruno Roy (2018)
Cette chanson parle d’un gay qui veut vivre son histoire d’amour au grand jour avant que ça ne pose problème dans son couple : «J’ai pensé à nous deux avant qu’il soit trop tard». Il préfère ignorer les insultes : « Quand on me donne des noms ça ne veut plus rien dire, ce ne sont que des noms que je laisse sortir». L’homosexualité était considérée comme une maladie par l’OMS jusqu’en 1992, et Bruno Roy le dénonce en disant «Ch’uis pas malade» et qu’au contraire, tout le monde, hétéro comme homo est pareil : «Chuis en amour comme ceux qui s’permettent de pointer du doigt les différents, les gens à part qu’on est devenu». L’homme gay se demande pourquoi les gens se considèrent différents et font comme si de rien n’était : «Les normaux ferment les yeux et continuent de vivre, comme si rien ne se passait et on continue d’en rire».
Par la suite, on apprend que la mère découvre l’homosexualité de son fils et l’accepte tel quel car elle l’aime et que son orientation ne change en rien la personne qu’il est au fond : «Elle m’a dit « pour un fils j’pouvais pas demander mieux », elle m’a pris dans ses bras et elle m’a dit « je t’aime », malgré ma différence je suis toujours le même». Bruno Roy parle aussi du sexe car, bien souvent, lorsqu’on parle d’homosexualité, les gens ne voient que la sexualité et pas l’amour qu’il y a derrière. Les couples gays posent d’autant plus problème aux yeux de certains à cause de la pénétration anale, mais c’est une chose qui regarde eux et pas la société qui en profite pour les critiquer : «Si mama à su voir c’qu’est la vérité alors pourquoi la société ne peut-elle pas m’accepter ? Ce qui se passe derrière la porte de ma chambre à coucher, y’a juste moi qu’ça regarde». Puis il parle d’un monde, un rêve de l’homme gay, où les homosexuels pourront enfin s’afficher sans peur des insultes ou de se faire passer à tabac.

Pour les livres, nous allons surtout nous intéresser à un roman young adult. On pourrait en citer plusieurs qui traitent avec justesse de l’homosexualité et de la recherche d’identité, comme«Will &Will» de John Green et David Levithan, ou encore «Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers» par Benjamin Alire Sáenz mais nous allons nous focaliser sur un livre qui traite de façon plus générale de l’humain, un peu à l’image de Sense8. Cette fois-ci pas besoin de 8 personnages pour représenter la diversité, un seul suffit. Et ce personnage se nomme A. Sa particularité ? Chaque jour, il se réveille dans un nouveau corps. Il n’est donc ni fille ni garçon, ni hétérosexuel ni gay, ni noir ni blanc. Il est humain tout simplement. Voilà l’histoire que nous conte David Levithan dans son roman «A comme aujourd’hui». Il a également une adaptation cinématographique qui se nomme «Every Day» en référence au titre originel du roman. L’histoire de A amène à de belles réflexions sur la différence, sur l’amour et sur la tolérance. C’est un roman qui donne à réfléchir et qui nous touche par la justesse de ses propos.

D’ailleurs je vous laisse sur une citation, tiré de ce roman, qui montre que l’amour ne se résume pas à un physique.

«Je ne suis jamais tombé amoureux de quelqu’un parce qu’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon. Je suis tombé amoureux d’individus en raison de ce qu’ils manifestaient d’unique.»